La dictature du sommeil

En devenant multi, j'ai cru que ce serait plus facile. J'avais déjà une expérience de Mummy forte de Septans de vie commune avec le Noahsien, qui n'avait franchement pas été des plus simples - je te raconte ici et . Je me suis donc naturellement naïvement dit qu'avec un nouveau nouveau-né, ça ne serait pas pire. Que je savais faire, que j'avais l'habitude de ne pas ou peu dormir et qu'en prime j'avais cette maturité de trentenaire - ne ris pas tu veux - qui me conférait une patience que je ne possédais certainement pas pour mon premier Mini.
Mais bien sûr.



Et le Léozien est arrivé, si sage et calme les premiers jours, c'était à peine si on l'entendait! Bien loin de mon nourrisson noahsien dont on percevait les hurlements à l'autre bout de la maternité. J'étais surprise, limite inquiète de ne pas entendre de cris ou si peu. Je n'étais tellement pas habituée à cette sérénité. J'ai cru, avant même de commencer, que c'était gagné.
Là, tu as le droit de rire.

Puis, ce fut le retour à la maison où chacun essayait de trouver sa place. Les premiers temps, il fallut abandonner l'idée de trouver un rythme de sommeil: à cause de ses quelques soucis de manque de sucre, il me fallait réveiller le Léozien toutes les 3 heures maximum pour la tétée. J'en étais "malade" de devoir le sortir du sommeil, après avoir passé parfois tant de temps à l'endormir, mais je me faisais une raison: c'était pour son bien. Evidemment. Il aurait bien le temps de faire ses nuits plus tard.

Une fois que son taux de sucre fut stabilisé, et libérée de ses contraintes, j'ai choisi de le laisser trouver son rythme, tranquillement. Il buvait plusieurs fois par nuit et dormait peu la journée mais, étrangement, j'étais en grande forme. Merci les hormones!

Très vite, les put... heu méchantes coliques furent plus que flagrantes à nos yeux - et surtout à nos oreilles - et si douloureuses pour le Léozien. Impossible de le coucher sereinement dans son lit, tant il se tortillait. Même dans nos bras, il était parfois difficile de le calmer et, quoi qu'il en soit, il n'y a que sur cet oreiller parental qu'il réussissait à trouver le sommeil...en journée tout du moins.
Étrangement, lorsque nous le recouchions la nuit tombée, il y avait rarement de soucis...

En plus de cela, nous avons également vite saisi que le Léozien avait besoin d'être rassuré et je ne voulais pas le priver de nos bras, de nos câlins, de nos étreintes.
Et cela n'a cessé de se poursuivre. Jusqu'à maintenant, ses Troimois révolus.

Mon oreiller préféré


J'en parlais évidemment un peu partout autour de moi. J'ai vu les sourires en coin sur les visages de ceux à qui je disais qu'il dormait très - trop - fréquemment dans mes bras, entendu les "ben c'est ta faute", "c'est un capricieux", "tu lui donnes de mauvaises habitudes" sans avoir vraiment envie de m'en défendre.
J'ai écouté les "laisse-le pleurer jusqu'à ce qu'il s'endorme", "berce-le" et tous les autres conseils contradictoires, mais néanmoins en général bienveillants, qu'on ait pu me donner.

J'ai passé des heures à le bercer ou à rester pliée en deux au-dessus de son lit, sa petite main crispée accrochée à mon doigt. J'ai cru tant de fois que c'était gagné lorsque je le couchais, disparaissant de la chambre sans entendre de hurlements puis souffler de dépit tout autant de fois lorsque quelques minutes plus tard je l'entendais déjà chougner.
Je l'ai supplié de bien vouloir s'endormir, et même parfois pleurer de fatigue que nous avions tout autant l'un et l'autre. J'ai souvent cédé en le relevant de son lit et en le laissant s'endormir paisiblement dans mes bras, sans même vouloir tenter de le poser pour ne pas avoir à faire face - encore - à ses cris tout en me persuadant que c'était pour son bien, et non le mien, parce qu'il avait besoin de dormir et peut importe l'endroit finalement.
J'ai culpabilisé de le laisser parfois pleurer, parce que je ne savais pas quoi faire d'autre, parce que je ne le voulais pas mais que je faisais simplement ce que je pouvais. J'ai goûté ses moments où enfin le sommeil le prenait, en priant qu'il me laisse quelques minutes pour dormir ou prendre une douche.
Je me suis sentie honteuse de le laisser continuer sa sieste dans son cosy après une promenade, parce qu'il n'y a que là où il se sentait vraiment bien - hormis nos bras évidemment.
J'ai cent fois baissé les yeux en me disant que j'avais une chance phénoménale d'avoir mon Mini en pleine santé, que ce n'est finalement pas grand chose que d'avoir du mal à le faire dormir et que je devrais même être gênée rien qu'à l'idée de m'en plaindre.
J'ai souvent souhaité le voir grandir en espérant que son sommeil s'améliore pendant que tous me supplie de profiter de ces précieux moments, car "ça passe tellement vite tu sais!"
Et en un sourire de sa part: j'ai tout oublié.

Cette dictature du sommeil semble pourtant tellement normale car, oui un nourrisson ne fait pas ses nuits, ce n'est pas une exception; car évidemment qu'il pleure pour être dans nos bras plutôt que dans son petit lit, c'est bien là le cas de la majorité des bébés!
Mais, comme bon nombre de Mummys, je me demande souvent ce que je rate, que je dois forcément m'y prendre comme un manche pour ne pas réussir là où tant d'autres Mummys sont victorieuses. Et qu'il y a bien quelque chose que je ne fais pas "comme il faut" pour, en plus, que ce soit le cas avec mes deux Minis!

Et puis, il y a ces jours où tout ne se passe pas trop mal, où je me dis qu'enfin j'arrive à le coucher sans cris et dans le calme; où je peux profiter d'une heure - rarement plus quand même - de sieste de sa part; où mon petit dictateur se laisse faire. Je sais que c'est loin d'être gagné mais je ne peux que croire que c'est en voie d'amélioration et continuer de profiter des précieux moments que m'offre mon Léozien...jusqu'à la prochaine sieste.

La route est encore longue...mais on avance!

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