Cette question que j'aurais dû taire

J'aurais pas dû.
Non mais quelle idée aussi !
citation Burke panneau
CQFD

Je ne sais pas ce qui m'a pris: la fatigue évidemment, l'impression de tourner en rond et l'envie d'un œil neuf aussi peut-être. J'étais pas partie pour ça pourtant à la base, je voulais juste un certificat médical pour inscrire mon Mini grand au foot. J'ai donc pris rendez-vous avec mon médecin généraliste - jusque là ça semble logique- et là, quand il m'a demandé si ça allait, la famille toussa, la question est sortie toute seule:

Comment faire pour coucher sereinement notre petit Mini?
Avez-vous des astuces, des conseils peut-être? On a déjà essayé plusieurs choses, dont l'homéopathie par exemple, mais jusqu'ici on a peu de résultats concluants et des couchers qui se transforment toujours en crise fulgurante et difficilement consolable, sans parler des réveils nocturnes !

{Petit aparté} C'est pas la première fois que j'en parle ici, c'est vrai. Et j'en parle sans doute trop, c'est vrai aussi. Mais certainement comme la grande majorité des parents, le sommeil est LE sujet qui anime nos vies (j'en fais trop peut-être?), sinon nos interrogations et nos discussions quotidiennes. Parce qu'évidemment, si le Mini dort bien bah toi aussi tu dors bien, enfin tu dors déjà. Ici, les jours se suivent et les crises du coucher aussi sans que l'on ait pu trouver de solutions efficaces. Tu risques fort donc d'en entendre encore parler un moment mais je suis prête à parier que ça risque de t'intéresser aussi.{Fin de l'aparté}

Et c'est à ce moment précis que j'ai eu le sentiment de faire un saut dans le temps jusque dans les années 70-80 - ou même avant je me rends pas bien compte - le moment où elle m'a répondu ça:

Retour vers le futur
Comment Marty, tu ne laisses pas pleurer Marty Junior ??
Il n'y a pas de solution miracle vous vous en doutez mais il y a quelques petits trucs que vous pouvez tenter. Le laisser pleurer déjà. 

Je l'entends me parler de la méthode du 5-10-15, me demandant si j'en ai déjà entendu parler.
Oui je connais, oui. Le but étant de laisser pleurer le Mini qui n'accepte pas le sommeil, 5 minutes dans un premier temps. Aller le voir, le calmer puis le laisser pleurer. Encore. Jusqu'à 10 minutes cette fois. Y aller à nouveau (si besoin) et le laisser à nouveau. Je crois que tu commences à comprendre le principe, cette fois 15 minutes. Donc la solution pour un coucher paisible, c'est le laisser pleurer tout son soûl, s'énerver dans son lit pour arriver à ce qu'il s'endorme d'épuisement?
Non ce n'est pas la solution que j'espérais provenant d'un membre du corps médical. Ça c'est plutôt le genre de trucs qu'on se refile entre Mummys, quand on en peut plus, quand on est à bout, quand rien d'autres ne marche alors on tente. On fait ce qu'on peut.
Jamais je ne permettrai de juger qui que ce soit mais - fais-en de même pour moi merci -  je refuse de laisser mon fils hurler jusqu'à ce qu'il s'endorme. Et de ce que j'ai déjà essayé les nuits, les soirs où je suis moi-même au bout du rollmops, sur mon Mini ça ne fonctionne pas. Au contraire, ça empire les choses. Ça ne marchait pas non plus sur son frangin ceci dit.

Heu, non je ne veux pas vraiment utiliser cette méthode. Le laisser un peu râler, chouiner d'accord, ne pas me précipiter au moindre petit pleur oui, bien sûr mais le laisser hurler, non je ne veux pas. 
Apparemment, je n'aurais pas dû lui donner mon point de vue, en tout cas, pas celui-là. Certainement que ce cher Docteur s'imaginait sa Majesté Léozien Ier, régnant en souverain ultime, nous dictant sa loi et, nous, pauvres sujets, n'osant jamais contrarier sa seigneurie.

Ah mais faut vous faire violence, hein ! Sinon vous n'y arriverez jamais, et puis ça peut pas lui faire de mal non plus. Enfin bon après c'est pour vous. Tant que vous ne le prenez pas avec vous dans votre lit, ça c'est le plus important sinon il prendra l'habitude et impossible de le remettre dans son lit ! Vous ne l'avez jamais fait au moins?
différentes positions pour dormir
Heu... (résumé de nos dernières nuits)
Je n'ai pas osé lui dire que le cododo existait, j'ai eu peur qu'il me fasse un arrêt, là devant nous alors que la seule personne qui aurait pu la sauver, ce serait justement lui. Le truc con.
Tu te figures peut-être mon généraliste comme un petit chauve vieillissant, les lunettes vissées sur le nez par dessus lesquelles il nous regarderait ahuri de voir tant de laxisme chez des parents. Et dire qu'il était à deux doigts de nous parler des bienfaits des châtiments corporels, c'est qu'il a bien fait de se raviser!

Eh bien pas du tout. La doctoresse - puisque c'est une femme -  qui nous tient ce discours arriéré est une jeune trentenaire, voire vingtenaire. Je ne suis même pas sûre qu'elle ait des enfants, qu'elle ait la moindre idée de ce que ça peut engendrer de se lever presque chaque nuit, de dormir par saccades, de passer des heures à l'endormir, de sentir physiquement une véritable souffrance que de l'entendre pleurer. Finalement j'en viens à espérer qu'elle n'en ait pas, des enfants. Pardon.
Heureusement (ou pas) nous sommes bien loin du cliché que j'ai présenté plus haut, c'est bien connu, la connerie n'a ni sexe ni âge ni couleur tiens d'ailleurs.

Revenons à notre cabinet médical.
Je me sens presque honteuse en lui avouant que, oui, il nous arrive de prendre avec nous notre Mini, dans notre lit, parfois même de dormir avec ou plutôt que lui dorme en prenant allègrement les 3/4 du lit mais c'est une autre histoire. Lui prendre la main, le rassurer souvent, l'apaiser en le prenant dans nos bras. Je ne sais pas de quoi je devrais avoir honte en fait. D'ailleurs ce n'est même peut-être pas moi qui devrait éprouver ce sentiment...

Aucune aide, aucun conseil que je ne saurais suivre, même pas la moindre petite trace d'empathie ou de compassion. Il y bien évidemment plus grave, et nous ne sommes pas les seuls à subir les affres du manque de sommeil mais faudra pas non plus s'étonner si, à un moment, tu trouves plus d'abonnés à des forums médicaux (je n'en fais pas partie) que de patients dans les salles d'attente d'un vrai professionnel de la médecine. Avec ce genre de réponse, ce genre d'argument, ces mots à la limite du mépris de tes principes d'éducations (d'autant que ne pas vouloir laisser hurler mon Mini ne me semble pas être un principe particulièrement illégitime ou dangereux): non je ne m'en étonne pas.

Mais c'est ma faute aussi.
Quelle idée j'ai eu de demander son avis à un médecin qualifié sur un problème qui touche tant de parents, sur lequel bon nombre de spécialistes chevronnés ont fait des recherches, écrit des livres ou simplement tenté de trouver des solutions à ces troubles du sommeil.

"Qu’ils soient bénins ou graves, les troubles du sommeil chez le bébé doivent faire l’objet d’une attention particulière et d’une compréhension à la fois médicale, psychologique et éducative."
Laure Deflandre, psychologue 


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